Communiqué de presse

DÉCLARATION DE MELINDA KATZ, PROCUREUR DU QUEENS, ET MOTION DE REJET DU PEUPLE – BELL, BOLT & JOHNSON

Aujourd’hui, mon bureau a demandé le rejet des actes d’accusation contre George Bell, Gary Johnson et Rohan Bolt, qui ont été reconnus coupables des meurtres, le 21 décembre 1996, d’Ira “Mike” Epstein et de l’agent de police Charles Davis, au cours d’une tentative de cambriolage de l’entreprise d’encaissement de chèques de M. Epstein.

Cette décision fait suite à une enquête approfondie de trois mois menée par le procureur adjoint Pishoy Yacoub. Je tiens à remercier EADA Yacoub et son équipe, ainsi que Bryce Benjet, le chef de mon unité d’intégrité des condamnations, pour leur travail ardu.

Il ne peut y avoir de véritable justice, dans le comté de Queens ou ailleurs, que si nous nous imposons les normes les plus élevées pour faciliter le processus par lequel la justice est recherchée. Mon engagement dans cet effort se poursuit.

Ce qui suit est la demande de rejet du ministère public, telle que présentée à la Cour par EADA Yacoub :

MOTION DE REJET DU PEUPLE – BELL, BOLT & JOHNSON

Votre honneur, le matin du 21 décembre 1996, un acte de violence insensé a coûté la vie à l’officier de police Charles Davis et à Ira “Mike” Epstein. L’officier Davis a donné sa vie en essayant de protéger son ami et collègue. Les familles Davis et Epstein ont perdu leurs proches et notre communauté a perdu deux hommes qui se souciaient d’eux et qui faisaient la différence. Tout ce que nous avons fait dans cette affaire s’inscrit dans l’ombre de cette perte irréparable.

Lors de l’audience précédente, le 5 mars 2021, notre bureau a déposé une requête conjointe avec les accusés consentant à annuler les condamnations des accusés en vertu du CPL 440.10(1)(h) sur la base de la découverte récente de preuves disculpatoires qui n’ont pas été divulguées à la défense lors du procès. Compte tenu de la force et de la nature des nouveaux éléments de preuve, nous avons également accepté à ce moment-là que les accusés soient libérés sur leur propre engagement, dans l’attente de la poursuite de l’enquête de notre bureau sur cette affaire.

Début mars, le procureur Katz m’a chargé d’enquêter de manière approfondie et rapide sur cette affaire et de déterminer s’il convenait de la rejuger ou de demander un non-lieu et d’examiner d’autres demandes de réparation.

Au cours des trois derniers mois, avec l’aide d’une équipe d’enquêteurs, de policiers et de procureurs, j’ai mené une enquête approfondie et exhaustive. L’enquête a porté sur les points suivants

  • Un examen de toutes les preuves documentaires pertinentes : Nous avons passé au crible tous les documents relatifs aux affaires des accusés ainsi que les dossiers de nombreuses autres enquêtes menées par la police de New York sur les autres suspects de l’affaire.
  • L’audition de plus de 60 témoins de faits.
  • Des centaines d’heures d’examen des preuves électroniques ;
  • Avec l’aide et la collaboration du laboratoire de la police de New York et de l’OCME, qui ont donné la priorité à cette affaire, des centaines d’heures d’analyses médico-légales ont été effectuées sur des preuves ADN, des preuves balistiques et de nouveaux tests d’empreintes digitales.

Les preuves présentées au procès contre ces accusés reposaient essentiellement sur les aveux et le témoignage d’un complice nommé John Mark Bigweh, ainsi que sur les aveux de deux des accusés dans cette affaire, George Bell et Gary Johnson.

L’enquête menée au cours des derniers mois, parmi d’autres résultats pertinents, a permis d’obtenir les résultats suivants :

  1. Bien que les aveux affirment que le véhicule utilisé au cours de ce crime était une camionnette rouge/bordeaux, quatre témoins oculaires indépendants présents sur les lieux du crime ont identifié une camionnette bleue comme étant le véhicule utilisé pour perpétrer ce crime. L’un de ces témoins oculaires est allé jusqu’à identifier les auteurs entrant et s’enfuyant dans une camionnette Ford Aerostar bleue immédiatement après les meurtres. Un croquis de cette camionnette a été réalisé par un dessinateur de la police de New York en 1996. Cette information a été consignée dans une DD5. Cette information n’a jamais été communiquée aux défendeurs.
  2. En outre, une camionnette Ford Aerostar bleue a été retrouvée moins d’une heure après le crime, à environ 20 minutes de là. Cette camionnette a fait l’objet d’un relevé d’empreintes latentes dans le cadre de cette affaire et a été comparée aux empreintes digitales des accusés. Leurs empreintes digitales ne correspondent pas. Cette information n’a pas été communiquée aux défendeurs Johnson et Bolt.
  3. En ce qui concerne la fiabilité des preuves impliquant les accusés, l’inspecteur Bubelnik est celui qui a obtenu les aveux du complice John Mark Bigweh, qui ont finalement impliqué les accusés Bell, Bolt et Johnson. Au cours de son enquête, l’agent Bubelnik a également obtenu les aveux d’un certain Jason Ligon, qui a avoué avoir été le chauffeur de fuite lors de ce crime. Toutefois, après les procès des accusés, une enquête a été menée sur la véracité des aveux de Ligon. Il a finalement été établi que ses aveux étaient faux, il a été libéré et l’affaire a été classée sans suite. Ces informations n’ont pas été mises à la disposition des défendeurs lors du procès.
  4. Au moment du procès, Mme Bubelnik faisait également l’objet d’un procès en cours à la suite d’une affaire antérieure dans laquelle elle était accusée d’avoir extorqué de faux aveux à l’accusé. Ce procès a finalement été réglé. Ces informations n’ont pas été mises à la disposition des défendeurs lors du procès.

En mars, nous nous sommes appuyés sur (1) les déclarations contenues dans les DD5 d’autres affaires impliquant d’autres suspects non apparentés dans le crime et (2) les antécédents documentés de John Mark Bigweh en matière de maladie mentale pour annuler les condamnations. Cela, ajouté à ces conclusions, perturbe notre confiance dans les verdicts et notre capacité à prouver cette affaire au-delà de tout doute raisonnable. En conséquence, le procureur Katz a décidé de ne pas engager de procès et demande par la présente le rejet de l’acte d’accusation à l’encontre des trois accusés.

En outre, lors de notre dernière audience en mars, la Cour a laissé ouverte la question de savoir si des mesures supplémentaires seraient appropriées en vertu de la loi. Sur la base des résultats de cette enquête, nous proposons de modifier les motifs pour lesquels les condamnations ont été annulées, afin d’inclure des “preuves nouvellement découvertes” conformément au CPL 440.10(1)(g), qui, si elles avaient été disponibles au moment du procès, auraient plus probablement qu’autrement conduit à un verdict plus favorable aux accusés. Cette affaire sera désormais traitée par notre unité des affaires non résolues, car notre Bureau reste déterminé à obtenir justice dans cette affaire.

Le procureur Katz a pris des mesures cruciales pour garantir que la justice soit rendue dans chaque cas et pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir.

  • Nous avons amélioré les processus qui garantissent la coordination et la communication entre les procureurs sur les affaires potentiellement liées ;
  • Nous avons renforcé les programmes de formation des procureurs afin d’améliorer l’évaluation et la gestion des cas ;
  • Nous avons mis en place des politiques et des procédures pour aider les procureurs à se conformer aux nouvelles lois sur la réforme de la communication préalable qui sont entrées en vigueur le1er janvier 2020 et qui ont été adoptées pour éviter que ces problèmes ne se produisent.

Le procureur Katz prend très au sérieux l’impact des preuves à décharge sur l’issue d’un procès et, par conséquent, sur la vie des gens. Pour les raisons susmentionnées, le bureau du procureur du Queens demande le rejet de l’acte d’accusation à l’encontre de tous les accusés.