Communiqué de presse

LE PROCUREUR DU QUEENS, MELINDA KATZ, DÉPOSE UNE REQUÊTE CONJOINTE AVEC LA DÉFENSE POUR ANNULER LA CONDAMNATION POUR MEURTRE ET LIBÉRER UN HOMME INCARCÉRÉ DEPUIS PRÈS DE 26 ANS

La procureure du Queens, Melinda Katz, a annoncé aujourd’hui qu’elle avait déposé une requête conjointe avec la défense pour annuler la condamnation pour meurtre d’Ernest “Jaythan” Kendrick, qui est incarcéré depuis près de 26 ans. Cette requête se fonde sur des témoins nouvellement découverts et sur les résultats d’une analyse d’ADN convenue, qui contredisent des aspects importants des preuves utilisées pendant le procès pour condamner M. Kendrick. Le nouveau test ADN – qui n’était pas disponible en 1995 – a révélé que l’ADN de la victime n’a pas été trouvé sur ou à l’intérieur d’un sac à main noir qui a été retrouvé dans l’appartement de l’accusé et que l’on pense avoir appartenu à la victime.

“Le cas de M. Kendrick a été soumis au début de l’année à l’unité d’intégrité des condamnations que j’ai créée au début de mon mandat”, a déclaré le procureur Katz. “Ce cas illustre parfaitement la raison d’être du SDI. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés lorsque de nouveaux éléments de preuve sont présentés et qu’ils ébranlent la confiance dans le verdict initial du jury.

“Soumis à l’examen du Projet Innocence et du cabinet d’avocats WilmerHale, le SDI a entamé une nouvelle enquête approfondie”, poursuit le procureur. “Outre les tests ADN, l’enquête du SDI a comporté des entretiens avec de nouveaux témoins et de multiples visites sur les lieux du crime par mon équipe et moi-même, qui ont démontré que plusieurs témoins de première instance n’étaient pas fiables. Par conséquent, j’ai recommandé que la condamnation de M. Kendrick soit annulée et qu’il soit immédiatement libéré de prison.

Selon les archives judiciaires, le 30 novembre 1994, une femme de 70 ans a été poignardée deux fois dans le dos par quelqu’un qui tentait de lui voler son sac à main sur le terrain des Ravenswood Houses à Long Island City. Des témoins ont entendu la victime, Joséphine Sanchez, crier et ont regardé par leurs fenêtres. Un témoin âgé de 10 ans a fourni à la police une description de l’agresseur, de ses vêtements et de la direction de sa fuite.

Le procureur a déclaré que M. Kendrick avait été arrêté par la police plusieurs heures après le meurtre parce qu’il correspondait vaguement à la description fournie par l’enfant de 10 ans. Ce jeune a d’abord identifié quelqu’un d’autre lorsqu’il a vu une liste d’attente en direct qui comprenait M. Kendrick. Cependant, après avoir quitté la salle de visionnage, et dans des circonstances contestées, l’enfant de 10 ans a changé son choix pour M. Kendrick.

Toujours selon les dossiers de la Cour, M. Kendrick a été interrogé par la police pendant plusieurs jours. Il a toujours clamé son innocence, mais a fait plusieurs déclarations que les inspecteurs ont jugées suspectes. En outre, au cours de l’enquête, la police a obtenu la déclaration d’un deuxième témoin qui lui a dit avoir vu M. Kendrick s’enfuir de la scène du crime avec un sac à main noir sous le bras.

En l’absence de preuves physiques liant M. Kendrick au crime, l’accusé a été condamné en grande partie sur la base des éléments suivants :

– L’identification par l’enfant de 10 ans de M. Kendrick comme étant l’agresseur et le témoignage selon lequel le sac à main noir retrouvé dans l’appartement de l’accusé semblait similaire à celui qu’il avait vu être enlevé à la victime.

– Le témoignage du second témoin selon lequel il a vu M. Kendrick passer devant lui en courant, un sac à main noir sous le bras.

Selon la requête déposée aujourd’hui, le jury qui a condamné M. Kendrick n’a pas entendu les éléments de preuve suivants qui auraient pu modifier l’issue du procès :

– Les résultats des tests ADN médico-légaux, qui excluent la victime de l’ADN détecté sur ou à l’intérieur du sac à main noir retrouvé. Ce sac à main a été relié à la victime lors du procès par le témoin oculaire âgé de 10 ans, qui a déclaré qu’il ressemblait au sac à main volé. Les résultats des tests ADN médico-légaux contredisent ce témoignage.

– Quatre nouveaux témoins qui sapent la crédibilité du témoignage du second témoin qui a vu M. Kendrick passer devant lui avec un sac à main noir :

o Un voisin qui vivait juste en dessous de l’appartement de l’enfant de 10 ans a vu l’agresseur s’enfuir dans la direction opposée à celle où le second témoin prétendait avoir vu M. Kendrick courir.

o Deux témoins qui ont été les premiers à s’approcher de la victime et à lui porter secours contredisent le récit du second témoin qui a vu la victime seule.

o Un nouveau témoin – dont l’appartement a été visité par le second témoin – a déclaré au SDI qu’elle n’était pas chez elle au moment où le second témoin a déclaré qu’il était avec elle.

Selon le procureur Katz, l’ensemble de ces nouveaux témoins et les résultats disculpatoires de l’ADN créent une probabilité raisonnable que le jury aurait acquitté M. Kendrick. En vertu de la norme articulée dans C.P.L. §§ 440.10 (1) (g) & (g-1), cette nouvelle preuve exige que la condamnation de M. Kendrick soit annulée. Étant donné que les témoignages recueillis lors du procès ont été gravement compromis, le SDI a recommandé le rejet de l’acte d’accusation après l’annulation de la déclaration de culpabilité.

L’enquête de l’unité d’intégrité des condamnations a été menée par l’assistant principal du procureur Alexis Celestin, sous la supervision de Bryce Benjet, chef de bureau.